FASCINATING RHYTHM(S)
The Music of George Gershwin
Nous avons imaginé Fascinating Rhythm(s) comme un kaléidoscope célébrant George et Ira Gershwin. Les douze morceaux, arrangés par Bastien Ballaz et Jon Boutellier, offrent un large éventail de styles allant de sonorités avant-gardistes au swing le plus ardent, et du blues à la musique brésilienne des années 70. Chaque pièce est un terrain de jeu pour les dix-sept musiciens du big band, mettant en lumière les cinq jeunes chanteurs que nous avons invités et qui témoignent de la vitalité de la scène jazz actuelle : Neïma Naouri, Benny Benack III, Fleur Worku, Pablo Campos et Charlotte Wassy.
Musicien et compositeur incontournable du XXe siècle, George Gershwin est né à New York en 1898, de parents juifs arrivés de Russie en 1890. Adolescent virtuose, il se met à composer un peu par hasard pour des comédies musicales. Sachant mêler comme personne les musiques « savantes » et les musiques « populaires », il crée des mélodies uniques, enracinées dans le paysage sonore de sa ville, le New York des années folles.
Son grand frère, Ira, le littéraire de la fratrie, est aussi doué pour écrire des paroles que George l’est pour écrire de la musique. Ira travaille le jour comme caissier à Manhattan, et s’inspire lui aussi de New York pour écrire ses textes. Ils sont souvent drôles, pleins d’ironie, ancrés dans le réel, et savent exprimer les espoirs, les joies et les déceptions de la vie quotidienne.
Le succès de leur association est fulgurant, de Lady be Good (1924) à Porgy and Bess (1935). George écrit également des musiques de concert, comme la célébrissime Rhapsody in Blue (1924) ou Un Américain à Paris (1928), qu’il compose après un passage dans la ville Lumière. Mais il meurt brutalement en 1937.
Influencé par le jazz et le bouillonnement du New York des années 1920, des clubs de jazz de Harlem aux comédies musicales de Broadway, du développement de la radio à l’apparition du cinéma parlant, George Gershwin laisse un héritage qui a marqué l'histoire de la musique. L’admiration mutuelle et l’amitié qu’il a nouées avec des personnalités de la musique classique comme Arnold Schönberg ou du jazz comme Fats Waller, témoignent de son insatiable curiosité. Aujourd’hui, ses compositions sont jouées et reprises dans le monde entier par des artistes de toutes générations.
“Ce fabuleux orchestre crée il y a quinze ans ne cesse de ravir par la qualité de ses spectacles et de ses albums. C’est encore le cas avec ce répertoire construit autour des œuvres majeures de George Gershwin, auxquelles ils réussissent à donner une nouvelle jeunesse !”
“Une cohésion remarquable pleine de swing et de musicalité. Une réussite totale !”
“Ce qui sidère, c’est la fantastique qualité de l’Amazing Keystone Big Band. Les masses orchestrales, l’écriture, l’ampleur, donnent une dimension inédite à cette musique. La troupe entre en transe en dansant, ce qui depuis Jacques Prévert s’appelle la transcendance.”
FASCINATING RHYTHM(S) en quelques mots
Pour commencer notre voyage, l’incontournable Summertime (1934), sans doute la chanson la plus connue des frères Gershwin. C’est la berceuse qui ouvre l’opéra Porgy and Bess. La chanteuse Charlotte Wassy et l’arrangeur (et tromboniste) Bastien Ballaz la revisite dans un style de jazz métissé avec parfois des sonorités avant-gardistes.
Who Cares (1931), chanson issue de la comédie musicale Of Thee I Sing a des paroles typiques du style d’Ira Gershwin, c’est une déclaration d’amour avec des références à la crise de 1929. Benny Benack III interprète cette chanson. Il est l’une des rising stars de la trompette jazz à New York, mais ce sont ses talents de chanteur qui sont mis en avant dans cet album. Jon Boutellier a voulu donner à cet arrangement un aspect « jazz français », le Tempo di Valse pourrait faire penser à certains airs de Michel Legrand pour Jacques Demy, des héritiers directs des frères Gershwin.
Someone to Watch Over Me (1926) issue de la comédie musicale Oh, Kay! est chantée par Neima Naouri, avec qui nous travaillons depuis près de 4 ans. Neïma, avec des moyens vocaux surpuissants, a déjà derrière elle une solide carrière internationale dans le domaine de la comédie musicale. Elle aborde chaque chanson non pas comme un standard de jazz, mais de manière dramatique, afin de raconter une histoire. Bastien Ballaz a respecté cette vision dans son arrangement car, bien qu’elle soit devenue par la suite une ballade assez incontournable du répertoire de jazz, Someone to Watch Over Me est à l’origine une chanson plutôt enlevée, à l’image de l’intro cuivrée qui nous rappelle Bob Brookmeyer. Note à l’attention des jazz nerds : oui, vous avez raison, la mélodie ressemble beaucoup à In a Sentimental Mood de Duke Ellington, bravo mais… Elle a été composée près de 10 ans plus tôt !
There’s a Boat (1934), est aussi un air de Porgy and Bess, interprété par Pablo Campos avec qui nous travaillons depuis 6 ans sur différents projets de l’orchestre. En plus d’être un pianiste incontournable de la scène parisienne, Pablo est LE crooner français. Il incarne ici, Sportin’ Life, le dealer qui roule des mécaniques pour séduire Bess et l’emmener avec lui à New York. Jon Boutellier a pris le parti de mettre de côté l’aspect « drague lourde » des paroles pour se concentrer sur l’aspect « maritime » que le titre suggère : les sirènes vrombissent, la houle fait tanguer le bateau, les mouettes se moquent des passagers, la traversée ne sera pas aussi simple que la vie new yorkaise promise.
I Loves You Porgy (1934) chanté par Bess, est une chanson dans laquelle l’héroïne exprime à Porgy, son nouvel amant, la relation abusive qu’elle a avec le tueur Crown, et la difficulté, voire l’impossibilité, d’en sortir. Bess est ici interprétée par Fleur Worku, la plus jeune vocaliste de notre aréopage. C’est grâce à son ancien professeur Thierry Seneau -qui joue de la trompette dans l’orchestre- que nous l’avons rencontrée. C’était à Jazz à Vienne, lors d’un concert du « big band junior » de Thierry Seneau, véritable incubateur de talents de la région lyonnaise. Nous avons été subjugués par Fleur Worku : son placement rhythmique, sa voix à la fois grave et fragile, et un swing naturel qui a déjà convaincu Manu Katché et Alfio Origlio.
Strike up the Band (1927), est la chanson-titre éponyme d’une comédie musicale assez loufoque de type « Guerre et Paix » chez les Marx Brothers, écrite par les frères Gershwin. Jon Boutellier a fait de cet arrangement une sorte de jam session entre Fred Nardin (piano) et lui-même (saxophone ténor).
Fascinating Rhythm (1924) est tirée de la comédie musicale Lady be Good, et a été une des premières chansons que Fred Astaire a popularisées. Tout l’amour des Gershwin pour le jazz est représenté dans ce titre. Bastien Ballaz a déconstruit le morceau, en travaillant évidemment l’aspect rythmique, avec notamment un jeu sur les arrêts pour créer un effet de suspens. Neïma Naouri nous montre ici l’incroyable tessiture de sa voix, elle est tout simplement époustouflante quand elle double le soli de saxophone !
Ira Gershwin n’a jamais accepté la mort brutale de son frère en 1937, il lui parlera toute sa vie dans ses rêves, comme s’il était toujours là. C’est en fouillant dans les papiers de George qu’il retrouve la mélodie à peine achevée de Love Is Here To Stay (1938) sur laquelle il va écrire des paroles qui, d’apparence légère, sont une déclaration directement adressée à son frère vers l’au-delà. Ici, c’est Fleur Worku et Benny Benack III qui chantent en duo, en rivalisant de swing, et Benny nous montre sa maîtrise fantastique du scat.
Let’s Call the Whole Thing Off (1937) est aussi une chanson tardive des Gershwin, dans laquelle les paroles humoristiques d’Ira jouent sur la différence d’accent entre l’anglais américain et britannique, avec un certain génie littéraire. C’est l’occasion d’une joute verbale entre Neïma Naouri et Pablo, arbitrée par Pierre Desassis au sax alto.
The Man I love (1924) est une chanson que les Gershwin ont toujours essayé de placer -sans réel succès- dans diverses comédies musicales, et qui est paradoxalement devenue l’une de leur plus célèbres. La mélodie est un peu étrange, elle emprunte à la fois au blues et à la musique classique russe. Les paroles toutes simples d’Ira évoquent, comme souvent, une personne qui n’existe pas. L’arrangement de Jon Boutellier créé une ambiance brésilienne / années 70 pour mettre en lumière la flûte de Ghyslain Regard et le placement rythmique unique de Charlotte Wassy.
Soon (1927) est à l’origine une chanson d’amour où le chanteur, en l’occurrence Pablo Campos, clame l’espoir de revoir bientôt sa bien-aimée. Mais avec cette instrumentation réduite et ce tempo lent, Bastien Ballaz est allé à contre-courant, en rendant les paroles presque mélancoliques. Le solo du formidable saxophoniste Kenny Jeanney est tout simplement un modèle du genre !
Oleo, Anthropology, Cotton Tail… La liste des morceaux de jazz qui utilisent les accords de I Got Rhythm (1930) ressemble à un inventaire à la Prévert. Cette forme AABA, que les frères Gershwin ont su imposer comme une grande spécificité de la musique américaine, est une sorte de squelette harmonique idéal pour l’improvisation, on l’appelle Rhythm Changes. Avec cet arrangement, Jon Boutellier a voulu déstructurer le morceau pour le rendre différent, plus épuré, pour mettre en valeur à la fois la voix de Fleur Worku et le saxophone ténor d’Eric Prost.
The Amazing Keystone Big Band a aussi pensé aux plus jeunes en créant une version de ce programme sous la forme d’un conte musical, joyeux et ludique.
Avec « La Folle Journée de George Gershwin » ils s’emparent du poème symphonique de George Gershwin « Un Américain à Paris » pour le transformer en un conte musical qui transporte l'auditeur dans un Paris onirique des années 20 et lui fait vivre des aventures rocambolesques à la recherche de l’inspiration, en compagnie des deux frères Gershwin : George et Ira.
George Gershwin, le petit génie du swing, et son frère Ira sont à Paris. Au programme : composer des chansons, trouver l’inspiration…
Mais voilà que le hasard s’en mêle : une mystérieuse boîte dérobée, une course poursuite, une belle inconnue…
L’occasion d’une folle journée entre rêve et réalité, pleine de surprises, de rythme, de poésie et d’humour.
Le plus célèbre des compositeurs américains et son frère, incarnés par Laure Calamy, racontent leur propre histoire au rythme du jazz de l’Amazing Keystone Big Band. Plongez avec eux dans l'univers enchanteur, éblouissant et loufoque, entre rêve et réalité, du Paris des années 20 !
Un conte musical disponible en deux formats : CD sur le label NOME et livre-CD aux éditions Gautier Languereau.
MUSICIENS
Chanteurs : Neima Naouri, Benny Benack III, Fleur Worku, Pablo Campos et Charlotte Wassy
Trompettes : Vincent Labarre, Thierry Seneau, Félicien Bouchot et David Enhco.
Trombones : Aloïs Benoit, Loïc Bachevillier, Sylvain Thomas et Bastien Ballaz
Saxophones : Pierre Desassis, Kenny Jeanney, Eric Prost, Jon Boutellier et Ghyslain Regard.
Rythmique : Thibaut François (guitare), Fred Nardin (piano), Patrick Maradan (contrebasse), et Romain Sarron (batterie).
PRODUCTION
Communication / Informations / Booking : Association Moose
Directeurs Artistique : Bastien Ballaz, Jon Boutellier, Fred Nardin et David Enhco
Chargés de diffusion : Maeva Da Cruz et Anteprima
Chargé de production : Jérôme Excoffier
Régisseur du son : Guilhem Angot
Régisseuse lumière : Lucie Joliot
Contact presse : Association Moose